par: Asmae Hourmatallah
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Elle s’éfforce à s’enfuir,
L’Orchidée est sa jarre. La vie est sa couleur. Le silence est son chameau. La douleur est sa tribu. La mer est sa voix. La lune est sa natte. L’étoile est son partenaire. Le poème est son tapis multicolore, mouillé par les gouttes chaudes de la rosée, rafraîchit par la lueur de la miséricorde divine. La colombe est l’oracle de tous ses sentiments. Le souvenir est son visage. Le bonheur est son tableau composé par les doigts de l’absence. Le dévouement est sa violette. La solitude est sa larme comprimée. L’isolement est sa flûte. Alléger les souffrances d’autrui est son rivage. Aimer éperdument est sa saison fructueuse, son cortège. Le sacrifice est son collier. La patience est sa coquille chuchotée. L’absence est son fruit de mer. La mort est son navire béat, son cordon ombilical. Sa belle maman est sa flamme toujours enflammée, toujours attisée: Son délire. Le paradis est son soleil aspiré. Dieu est son refuge, son espoir, son épaulement.
Elle s’éfforce à s’enfuir,
Tiraillée, entre la fleur et la douleur, elle tisse son tapis de fuite. Elle n’a jamais cessé de penser aux autres, ni d’essuyer les blessures du silence. Elle n’a jamais cessé de résider l’absence ni de chérir le visage éthéré de sa belle Maman. Peut-être arrivera-t-elle à effacer cette distance débile ou à éclore telle la violette, laissant le soleil, dans sa chambre, abriter son coin préféré, laissant la fleur de l’Orchidée ressusciter les restes d’un coeur, laissant la brise de la mer caresser sa douleur printanière même si cette dernière s’efforce à jaillir, s’efforce à ronger les pas éperdus, à ajourner l’amande et à chanter sur ses épaules la symphonie du Lys.
Elle s’efforce à s’enfuir,
La girandole dans sa chambre se résigne au vent qui lui rend visite…La fleur âgée, pâle, endormie dans son cahier de mémoires se prépare enfin à une prochaine saison du silence.