قصة حمائم ورقية للفرح مترجمة للفرنسية
المترجم المبدع سعيد الجندوبي
Des colombes en papier, pour la joie…
Nouvelle de Hanane Al-Agha (Jordanie)
Traduite de l’Arabe par Saïd M. JENDOUBI (Tunisie/France)
La voiture arpentait doucement la pente menant vers les rues antiques. Le scintillement du dôme doré se refléta, alors, dans ses yeux : une chaleur étrange et un éclat lui éclaircirent ce qui est resté, pour lui, obscure durant sa courte vie.
Un soupir profond et perceptible lui échappa. C’est donc Jérusalem ! Des odeurs inhabituelles parvinrent à ses narines. Il ne dira pas d’elles qu’elles étaient bonnes ou enivrantes… il ne dira pas qu’elles étaient différentes de celles du camp. Rien de tout cela. Toutes les lettres de l’alphabet ne peuvent décrire cette odeur. C’est peut-être l’odeur des villes ! Mais non ! Il s’agit bien des odeurs de Jérusalem… elles apaisèrent son inquiétude et soufflèrent la fraîcheur et la paix sur son âme.
Sa tendre vie se déroula tel un film riche en souvenirs ; certains d’entre eux, il les a vécu, et d’autres lui ont été rapportés par le camp où il naquit, et où il grandit : une plante sauvage qui ne connut la tendresse d’une main d’un père, ni la chaleur des bras d’une mère. Depuis qu’il fut saisi par les seins qui lui donnèrent le lait de l’abandon, et par les bras qui lui offrirent un peu de tendresse perdue, et puis ce fut l’internat de l’école réservée aux enfants des martyrs, d’où il sortit un excellent étudiant, portant la promesse d’un génie en herbe, et jusqu’au jour où le directeur l’informa qu’il allait bénéficier d’une bourse internationale, lui permettant de poursuivre ses études à l’étranger.
écoute, mon fils ! tu seras quelque chose ! tu voyageras, tu apprendras, et tu oublieras ce que tu avais enduré ici.
Il sourcilla en disant :
mais j’aime cet endroit et je ne veux pas le quitter !
Le directeur le fixa étrangement dans les yeux, et lui dit sur un ton ferme :
voilà tes papiers… ils sont prêts, ainsi qu’une autorisation pour se rendre à Jérusalem. Tenez !
Il y a quelque temps, on est venu lui annoncer qu’il a une tante qui vit à Jérusalem. Ce jour-là, en apprenant cette nouvelle, son cœur caracola et son âme s’écoula limpide, de joie. Les odeurs se rassemblèrent dans sa poitrine, les voix se concentrèrent dans son ouïe, en une sorte d’amalgame à l’impact doucereux.
Lorsque la voiture s’arrêta, il ouvrit grand les yeux. Son cœur palpita violemment, quand il fut informé par le conducteur qu’ils étaient devant l’adresse indiquée. Il bondit hors de la voiture tout en admirant le piedmont qui se déroulait devant ses yeux tel une fresque émaillée de maisons et de verdure. Il promena son regard avec une passion instinctive l’arrêtant sur une jolie fenêtre par-ci, sur un rustique balcon -par où s’infiltrait les brises pour en sortir transformées en soupirs chargés d’une tristesse endémique- par-là.
Les voici ces antiques maisons chargées des effluves de la splendeur et de la gloire, qui le lorgnaient tout en dévoilant leurs secrets enfuis, et tout en ouvrant leurs cœurs dont les ornements avaient été exécutés par les doigts talentueux de ceux qui étaient là, un jour, et dont les descendants sont toujours là, mais privés de pouvoir perpétuer le cours de cette beauté qui hante leurs sens.
Il fixa du regard l’un de ces balcons ; il y aperçut le tronc d’une femme… un ange blanc papillonnant de loin. Puis, il entendit un youyou dont l’écho se répandit atteignant les cimes les plus éloignées et faisant vibrer les feuilles enjouées des oliviers, attirées par une joie inconnue.
Il gravit les escaliers faits de pierres polies, en contemplant les marches une à une ; il aurait voulu les enlacer s’il n’y avaient pas eu les quelques visages rouges, étranges qui l’épiaient avec incrédulité et suspicion, il se contenta alors de puiser, de ses yeux, dans les lieux et d’épancher son cœur d’un seul jet.
Il se hâta vers la porte qu’il avait devinée intuitivement. Puis, il regarda le nom inscrit sur une petite plaque en acier, fixée sur le bois couleur sapin, de la porte. Il tendit sa main vers le pommeau métallique, en forme de main, et frappa avec, à la porte. Il se rapprocha davantage pour embrasser le nom de sa famille gravé sur la plaque ; le battement de son cœur s’accéléra, au fur et à mesure que les noms de ses grands-parents et de ses oncles défilaient dans sa mémoire. Il évoqua la main de son père, encore petit enfant, tenir le même joli pommeau métallique et frapper avec, à la même porte.
Un instant, et la porte s’ouvrit. Une tendre poitrine l’enveloppa.
- Oh ! Ma joie… mon fils… ma joie !
De chaudes larmes se déversèrent et se mélangèrent.
- Tante… tante… tante !
Quelque chose au fond de lui le poussait à répéter le mot pour qu’il s’assure qu’il existe bel et bien un être, encore vivant, et dans les veines duquel coulait le même sang que le sien.
Il se détacha de sa poitrine et se mit à examiner les lieux : le haut plafond, les vastes chambres, les meubles en bois rustique, imbibés de l’odeur de chêne et les yeux étranges qui transperçaient les murs, non contentes de la présence de cette branche d’un arbre qui était sur le point de s’abattre.
- asseyez-vous tante ! je vais boire de l’eau de Jérusalem.
Il se dirigea vers la cuisine, et ouvrit le robinet à plein régime ; l’eau bénite jaillit dans le bassin. Il baissa la tête pour boire, quand lui apparut une ombre interminable, pendant d’une étagère près du plafond, et tendant vers l’eau. Il s’arrêta, et ses yeux se figèrent, sa bouche demeura ouverte quant il vit un œil étrangement paisible, le scrutait. Son souffle s’arrêta, sa salive le suffoqua, sa langue se noua et ses membres furent paralysés ; la voix de sa tante l’extirpa se sa léthargie :
- « pourquoi tu ne réponds pas ? » En se mettant près de lui en l’entourant de ses bras, elle ajouta, « n’ais pas peur mon fils ! Elle habite ici avant même la naissance de ton grand-père ; elle descend pour boire, chaque fois qu’elle entend couler l’eau ». Puis elle ajouta, en esquissant un sourire énigmatique : « c’est la fille de Jérusalem ! elle me tient compagnie, dans ma solitude… elle ne m’a jamais laissé… elle n’a jamais quitté cette maison… elle boit de son eau et mange les restes de la nourriture ».
Ses lèvres balbutièrent lentement : « la fille de Jérusalem !» ; dans le même temps, le corps longiligne et luisant, se tordit en montant vers l’humidité de son refuge.
Il pleura, rit, puis rit encore… pleura, sanglota et pouffa. Il mit sa main dans sa poche, en sortit les documents de sa bourse d’études et les déchira en petites miettes ; il s’approcha de la fenêtre qui vit, pour la première fois depuis des décennies, une joie s’en échapper, répandant dans le ciel de Jérusalem une blancheur mêlée aux colombes du sanctuaire.
27/7/2007
Amman
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هذا هو النص الأصلي بالعربية :
حمائم ورقية للفرح
بقلم حنان الأغا
تهادت السيارة صعودا نحو الشوارع العتيقة، فانعكس بريق القبة المذهبة في عينيه دفأ غريبا ووهجا أضاء له ما كان معتما طيلة سني عمره القليلة.
صدرت عنه تنهيدة عميقة مسموعة . هذه هي القدس .
تسللت إلى أنفه روائح غير مألوفة . لن يقول عنها إنها منعشة أو جميلة ، ولن يقول إنها لا تشبه روائح المخيم . هي غير هذا كله . حروف الأبجدية كلها لا تستطيع لها وصفا .ربما هي روائح المدن ! لالا ، إنها روائح القدس خدّرت حيْرته وربتت على قلبه وهبت على روحه برداً وسلاما .
تداعت حياته الغضة أمامه شريطا حافلا من الذكريات ، منها ما خبرها بنفسه ، ومنها ما رواها له المخيم ، منذ ولادته ، ثم ترعرعه فيه نبتة برية لم ترأف بها أكف أب ، ولم يحضنها قلب أم . ومنذ تلقفته الأثداء ترضعه حليب اليتم ، وتناولته الأذرع تمنحه بعض حنان مفقود ، إلى المدرسة الداخلية الخاصة بأبناء الشهداء حيث تخرج فيها طالبا متميزا ينبىء عن عبقرية في طور التهيئة ، وإلى صباح هذا اليوم عندما أبلغه المدير بأنه قد خُصّ بمنحة دولية لإتمام دراسته العليا في الخارج.
_ اسمع يا بني . سيكون لك شأن . ستسافر وتتعلم وتنسى كل ما مررت به هنا .
رفع حاجبيه دهشة وهو يقول : ولكني أحب هذا المكان ، ولا أود مغادرته !
نظر المدير في عينيه نظرة غريبة ، ثم قال بلهجة حازمة : أوراقك ها هي ، جاهزة . وتصريح زيارتك للقدس جاهز . إليك به.
كان قد جاء من أخبره منذ مدة أن له عمة تعيش في القدس فقفز قلبه ونطفت روحه لدى سماع الخبر .
تجمعت الروائح في صدره ، واحتشدت الأصوات في سمعه ، في خليط شهي الوقع .
فتح عينيه على وسعهما عندما توقفت السيارة . وخفق قلبه بعنف عندما أخبره السائق أنهما وصلا للعنوان المقصود.
قفز خارجا ً من السيارة وهو يتأمل السفح الممتد أمام ناظريه لوحة فسيفسائية مرصعة بالبيوت والخضرة .جالت عيناه بعشق غريزي ، وكانت تتوقف كل لحظة أمام نافذة جميلة أو شرفة عتيقة تدخل النسمات عبرها وتخرج منها زفرات محملة بحزن مقيم .
ها هي البيوت المعتقة بروائح العز والفخار ترنو إليه وتفصح عن مكنوناتها ، وتفتح قلبها الذي نقشته أنامل مبدعين كانوا يوما ًهنا ، ولا يزال أحفادهم هنا لكن محرومين من استئناف مسيرة الجمال الذي يسكن حواسهم.
نظر بإمعان إلى شرفة من هذه الشرفات فرأى جذع امرأة كأنها ملاك أبيض يرفرف من بعيد ، وسمع صوت زغرودة تتعالى مع الصدى حتى بلغت أعلى الذرى ، فتحركت لها أوراق الزيتون جذلى ، تهفو لفرح مجهول .
صعد السلالم الحجرية الصقيلة وهو يتأملها واحدة واحدة ، يود لو يقبلها ، إلا أن بعض وجوه حمراء غريبة الملامح كانت ترمقه بشك وارتياب جعلته يكتفي باغتراف المكان بعينيه وصبه في القلب في دفقة واحدة.
أسرع إلى الباب الذي عرفه بحَدْسه ، ونظر إلى الاسم المكتوب على اللافتة النحاسية الصغيرة المثبتة على الباب الأخضر بلون السرو . أمسك يد الباب النحاسية وقرع الباب بها ، ثم اقترب بوجهه منها يقبل اسم عائلته المنقوش أمامه ، وعلى وجيب قلبه وهو يستذكر أسماء أجداده وأعمامه ويتخيل بصمات أبيه طفلاً طالما قرع الباب نفسه باليد النحاسية الجميلة نفسها .
برهة وفتح الباب ، واحتواه الصدر الحنون
_ يا فرحتي يا بني . يا فرحتي
انهمرت الدموع سخينة ، واختلطت معا
_ عمتي . عمتي . عمتي !!
أحس برغبة ملحة في أن يكرر اللفظ حتى يعيَ أن هناك على قيد الحياة من يسري في شرايينه دم من دمه هو .
انطلق خارجاً من صدرها وجعل يتفقد المكان ، السقف المرتفع ، والغرف الفسيحة ، والأثاث الخشبي العتيق المشبع برائحة السنديان ، والعيون الغريبة التي تخترق الجدران غير راضية بوجود هذا الغصن من هذه الشجرة التي آلت للسقوط .
_ اجلسي عمتي . سأذهب لأشرب من ماء القدس . وتوجه للمطبخ وفتح صنبور المياه فتحة كاملة فاندفع الماء المبارك متدفقا في الحوض . خفض رأسه ليشرب من الماء بفمه عندما تراءى له خيال طويل يتدلى من السدة قرب السقف ، باتجاه الماء . توقف ، ونظر فتسمرت عيناه وبقي فمه مفتوحاً عندما رأى عينا ً تنظر إليه بدعة لا تتناسب مع المشهد . توقفت أنفاسه ، وغص بريقه ، وانعقد لسانه وشلت حركته ، فقط صوت عمته يقترب متسائلا : ما بك لا تجيب ؟
ثم وهي تقف إلى جانبه تلفه بذراعها : لا تخف يا بني ! هي تسكن هنا من قبل أن يولد جدك ، تنزل لتشرب كلما سمعت صوت الماء . ثم بابتسامة لا مثيل لها : هي بنت القدس تسليني في وحدتي ، لم تتركني ، ولم تغادر هذا البيت ، تشرب ماءه وتأكل من بقايا طعامه.
تحركت شفتاه ببطء : بنت القدس . في الوقت الذي بدأ الجسد الممتد المصقول يتلوى صعودا نحو رطوبة مسكنه .
بكى وضحك ، وضحك وبكى وأجهش وقهقه.
مد يده في جيبه وأخرج أوراق المنحة ومزقها نتفا صغيرة وهو يقترب من النافذة التي شهدت للمرة الأولى منذ عقود فرحا ينطلق منها وينتثر في سماء القدس بياضا ً مختلطا مع حمائم الحرم .
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حنان